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… sur le site de la plate-forme psychiatrique de la Communauté germanophone en Belgique.

Les plates-formes psychiatriques ont été créées, il y une vingtaine d’années, dans la mouvance de la réforme des soins psychiatriques:

  • un nombre important de lits psychiatriques pour patients dits „chroniques“ a été transformé en offres de soins plus différenciés: en petites sections psychiatriques d’hôpitaux généraux, en initiatives d’habitations protégées, en maisons de soins psychiatriques,…
  • En même temps, le législateur a prévu la création de „Plates-formes de Concertation en Santé Mentale“ mandatées pour accompagner la restructuration de l’offre des soins, pour promouvoir la concertation entre le nombre croissant d’acteurs et pour assurer le lien entre le terrain et l’administration. (Arrêté royal du 10-07-1990, complété par l’A.R. Du 08-07-2003).

Il existe 13 des ces plate-formes: 5 en Flandre, 1 à Bruxelles, 6 en Wallonie, 1 en Communauté germanophone.

La „Psychiatrieverband der Deutschsprachigen Gemeinschaft“ est la plate-forme de concertation des institutions et services qui assurent les soins psychiatriques en Communauté germanophone. Elle assure le lien entre ces services et les administrations communautaires, régionales et fédérales, ainsi qu’avec les autres plates-formes et associations de professionnels des soins.

La plate-forme a été créée en 1998, et elle est la plus jeune et la plus petite des plates-formes: alors que la législation prévoit l’instauration d’une plate-forme pour une zone d’action couvrant au minimum 200.000 habitants, la situation linguistique particulière de la Communauté germanophone a justifié de créer, moyennant une dérogation, une plate-forme pour les 73.000 habitants de la Communauté. Avec ses 5 membres effectifs et un membre adjoint, elle est effectivement „petite“ et reflété le réseau des soins existant.

Les plates-formes reçoivent un subside des administrations fédérales, leur agrégation est délivrée par les régions ou, comme en Communauté germanophone, par l’administration de la Communauté.

La situation des soins psychiatriques
en Communauté germanophone

Au vu de la faible densité de population, un réseau complet offrant tous les soins psychiatriques exclusivement au sein de la Communauté germanophone ne saurait être ni réalisé, ni financé.

Pour tout nouveau besoin en soins, il s’agit donc de choisir entre la création d’un nouveau service en Communauté germanophone, une attribution de nouvelles missions à un service existant, un renforcement de la collaboration entre services existants, une coopération avec un service belge ou (une coopération) avec un service allemand.

Les services existants en Communauté germanophone et membres de la plate-forme sont:

  • le service psychiatrique en hôpital général de la Clinique St. Josef à St. Vith, offrant hospitalisation et clinique de jour pour adultes, ainsi que clinique de jour pour adolescents.
  • Le Centre de Santé Mentale „Sozial-Psychologisches Zentrum“ offrant une prise en charge ambulatoire d’adultes, de couples, de familles, d’enfants et d’adolescents, via des soins psychiatriques, psychothérapeutiques et psycho-sociaux.
  • L’initiative d’habitation protégée „Begleitetes Wohnen Ostbelgien“ offrant accueil et accompagnement socio-pédagogique pour des patients psychiatriques adultes. L’IHP assure aussi le pouvoir organisateur: du service „Activation“, mandaté pour l’intégration professionelle et sociale de patients, et du projet-pilote „Soins psychiatriques à domicile“ (Psychiatrischer Begleitdienst).
  • Le centre thérapeutique, conventionné avec l’INAMI, „Kindertherapiezentrum – KITZ“ assurant les soins multidisciplinaires pour enfants à troubles multifactoriels.
  • Le centre socio-pédagogique „Oikos“, assurant l’accueil et l’accompagnement d’adolescents et de jeunes adultes, dont des patients psychiatriques.
  • La Communauté germanophone ne disposant pas d’hôpital psychiatrique, la Clinique des Frères Alexiens de Henri-Chapelle, hôpital psychiatrique pour adultes situé en Communauté française, en proximité de la Communauté germanophone, est associée à la plate-forme en tant que membre adjoint.

Dans un cadre plus large que celui de la plate-forme, la bonne collaboration avec d’autres services médicaux, psycho-sociaux et socio-pédagogiques repose sur une tradition solide en Communauté germanophone: aussi bien dans la concertation des interventions autour du patient que dans la réflexion générale sur l’amélioration du réseau des soins.

L’accessibilité aux soins psychiatriques est plus complexe en Communauté germanophone qu’ailleurs en Belgique:

  • suite à des obstacles linguistiques, les patients purement germanophones ne peuvent consulter certains services spécialisés situés en Belgique.
  • Pour les besoins en soins en hôpital psychiatrique, il existe une collaboration bien établie avec des hôpitaux qui, en Communauté française, disposent de personnel bilingue (Clinique des Frères Alexiens à Henri-Chapelle, Clinique de la Province de Liège à Lierneux).
  • Il existe une bonne collaboration avec des cliniques allemandes spécialisées, p.ex. dans le traitement des toxicomanies, des troubles psychosomatiques etc…

Cependant, en pédopsychiatrie, la pénurie de places a fortement restreint, pendant longtemps, l’accessibilité des hôpitaux allemands pour les patients belges. Seul un contrat entre la Communauté germanophone et le CHU d’Aix-la-Chapelle a pu y remédier partiellement depuis peu.

Le groupe-cible de la plate-forme germanophone comporte les 73.675 habitants de la Communauté germanophone (situation au 1-1-2007), répartis sur 9 communes. La zone d’action couvre 854 km² et est sise entre la Wallonie, le Limbourg néerlandais, l’Ouest de l’Allemagne et le Luxembourg.

Les patients de langue allemande habitant dans les communes francophones limitrophes de la Communauté germanophone n’y trouvent pas de soins psychiatriques en leur langue maternelle. Ils s’adressent souvent aux services situés en Communauté germanophone. La plupart des soins existants en Communauté germanophone sont proposés en Allemand et en Français.

Pour obtenir plus de détails sur le réseau des soins psychiatriques en Communauté germanophone, le lecteur peut se référer au texte présenté lors d’une journée d’étude à Bruxelles, le 20-03-2007.
(Nahl, Joachim, Le réseau santé mentale en Communauté germanophone)